Plus de photo ici, cliquez.

lundi 1 novembre 2010

BOU HAROUN, TIPAZA le 04 octobre

Port de Bou Haroun, Algérie.


BOU HAROUN

Histoire ancienne

En 1830, sur le site appelé « Haouch ez Zaouia », il n'y avait que des palmiers nains et des fourrés de câpriers. Les lieux étaient inhabités.
Bou-Haroun n’existait pas, la présence de nombreuses koubas maraboutiques dont celle du vénéré « Bou-Haroun » située dans un ravin est probablement à l'origine du nom du village.
D'abord simple hameau de Téfeschoun, le village est situé entre ce ravin et celui de Sidi-Hassine, plus-connu sous le nom de « Ravin des voleurs ».
L’anse de Bou Haroun était cependant connue depuis l’antiquité pour son corail.
Sous l’occupation turque, pêcheurs espagnols, napolitains et siciliens y pratiquaient la pêche au poisson bleu malgré les eaux peu profondes du rivage qui les contraignaient à pousser leurs embarcations pour prendre la mer et les hâler chaque soir sur la plage pour les mettre à l’abri des vagues déferlantes.

Présence française

Peu après l’arrivée des Français, des pêcheurs espagnols  de l’île de Minorque, des Italiens de Naples, des îles de Procida et d’Ischia s’installent sur la plage et sont rejoint par leurs familles.
A cette époque, l'Algérie se trouvait au confluent de plusieurs courants migratoires.
Dès le 6 juin 1831, Ferrer Jéronomo, originaire de Calpé arrive à Bou-Haroun, les hommes viennent seuls, ils s'abritent à côté de leur bateau, dans de pauvres cabanes de roseaux ou de planches ou parfois dans des grottes.
La sécurité s'améliorant les femmes ne tardent pas à  rejoindre Bou Haroun, contribuant à l'amélioration de leur confort ménager.
De nombreuses familles originaires d'Espagne continentale et des îles Baléares, notamment de l'île de Minorque éprouvée par une sévère crise économique, arrivent sur la côte et à Bou Haroun.
Bien connu des Italiens du royaume des Deux-Siciles, le littoral voit arriver des émigrants originaires de la région de Naples et des îles de Procida et d'Ischia dont l'économie était complètement ruinée par le séisme de 1883.
Un membre de la famille Rotolo aurait été le premier à tirer son bateau sur la plage de Bou-Haroun. Il y sera suivi par beaucoup d'autres.
Installés sommairement dans de petites maisons édifiées sur le domaine maritime, peu mobiles, ayant de nombreux enfants et de vieux parents, ces hommes habitués aux caprices de la Méditerranée, à ses redoutables grains accompagnés de grosses pluies orageuses, résistent aux difficiles conditions de vie et de travail sur leurs palangriers.

Deux hameaux : un seul cœur « Bou Haroun »

Deux hameaux voient le jour, l’un sur la falaise « le village Prats » sur la propriété de Monsieur Guillaume Prats, l’autre sur la plage « Tefeschoun  » habité par les pêcheurs, un peu plus bas, le hameau maritime abritait des pêcheurs originaires d'Espagne et d'Italie dont la plupart ont opté pour la nationalité française.
Leurs enfants font leur service militaire dans la Marine nationale ou dans l'Armée d'Afrique.
Ils constitueront le village appelé Bou-Haroun du nom du Marabout enterré dans une kouba proche.
En 1904, soixante dix-huit familles sont encore indûment installées de façon précaire sur la plage de Bou-Haroun. Beaucoup sont pauvres, mais cette pauvreté n'engendre pas la misère. Les hommes travaillent avec acharnement et en dépit de rudes conditions d'existence, « ils tiennent là où d'autres abandonnent ». Ils sont alimentés par un puit et par deux sources, dont l'eau est saumâtre dès que les vagues déferlent sur la plage. Le débit de deux sources captées sur la propriété de M. Prats sera dirigé vers le village par une conduite installée sur sa propriété.
M. Prats s'engage par écrit à autoriser sans indemnité la pose ainsi que tous les travaux qui seront entrepris utérieurement pour l'entretien de cette conduite.
Enfin, ils n'ont toujours pas de port et doivent dès trois ou quatre heures du matin pousser leurs palangriers à la mer et le soir les tirer à terre en rentrant dans l'eau glacée jusqu'à la poitrine.
Pour le préfet d'Alger, ces hommes sont à l'origine d'une ressource et d'une industrie de conserveurs salaisonniers. C'est donc au plus vite « qu'il faut les fixer en leur faisant engager leurs capitaux dans la colonie ».
En 1905, trente cinq familles de pêcheurs de Bou-Haroun, qui avaient opté pour la nationalité française sont installées sur douze hectares de terres agricoles ; d’autres peuvent acquérir un lot à bâtir sur la falaise et abandonner leur installation rudimentaire de la plage.

Première usine

En 1903, la pénurie de sardines sur les côtes bretonnes incite les deux frères Thimothée et Jean-Guillaume Ampart à se fixer à Bou-Haroun après avoir apprécié les qualités des marins-pêcheurs d'origine espagnole et italienne.
Connaissant bien leur métier de conserveur et maîtrisant parfaitement les techniques de préparation et d'emboîtage, ils ouvrent en 1909 leur première usine.

Le port

En 1954, des jetées sont construites sous l’impulsion de Monsieur Louis Amat, maire d’Oued Alleug, qui dote ainsi l’anse de Bou-Haroun d’un port abrité en eaux profondes.
Après l'exode de 1962 et devant la nécessité d'encourager la pêche toujours pratiquée selon les méthodes des anciens immigrés d'Espagne et d'Italie, le nouveau gouvernement algérien s'est empressé d'utiliser les plans français qui existaient depuis longtemps. C'est ainsi qu'un vaste port bien abrité a été construit.
Restaurant de Bou Haroun

La côte vers Tipaza
Retour à Bou Haroun


Poissons fraichement pêchés

En retournant à Tipaza nous nous arrêtons au port de Bou-Haroun qui est à 52 kms d’Alger centre. Il y a là une flottille de chalutiers assez importante, et une activité de pêche non négligeable. Sur le port des restaurants proposent des produits de la pêche locale, produits frais et absolument délicieux, à ne pas manquer, pour des prix qui vous ouvrent l’appétit !
Petit détour sur la route de Tipaza pour aller visiter le tombeau de la chrétienne.
A Tipaza, visite des ruines romaines dans la ville et parcourons la ville à pieds, restaurants de poissons, échoppes fruits locaux comme figues fraîches 1 à 1,2 € le kilo, poires d’Algérie absolument délicieuses, raisin, melon, pêche (avec du goût !) sans compter les légumes que je vous conseille de déguster.
Le midi plat de sardines fraîches, salade de tomate du jardin, oignons et olives noires, nous terminons sur un plateau de fruits frais : 2 € par personne avec un super accueil et de jolis sourires.
Nous allons vers le phare de Tipaza en empruntant sur le  chemin un escalier romain, mais arrivé au bout l’accès du phare est interdit (zone  militaire).
Sur le retour notre chauffeur  nous offre un thé à la menthe sur la braise, hum !
Petite halte sur le retour à la pêcherie du port de Bou-Haroun, nous y achetons des gambas sauvages et non d’élevage !
Le soir je fais revenir les gambas à la poêle avec un peu d’ail une pincée de sel et de poivre, c’est un festin.
Colonne antique à Tipaza

Djebel région de Tipaza
Tombeau de la chrétienne

Escaliers romain de Tipaza
Mosquée de Tipaza

2 commentaires: